En tant que spécialiste en imagerie médicale, je suis appelée à poser des diagnostics grâce à différentes modalités d'imagerie sur différentes espèces. Cette passion nourrit mes intérêts en recherche et en enseignement, et de mes questionnements cliniques naissent souvent des projets de recherche. 

Par exemple, au cours des dernières années, mes étudiants aux cycles supérieurs et moi avons mis en évidence qu'effectuer des projections radiographiques bilatérales des poumons chez le cheval peut être bénéfique pour le diagnostic de certaines pathologies pulmonaires comme des pneumonies. Également, nous avons établi chez le chat l'effet que certaines médications ont sur l'apparence d'organes abdominaux en imagerie (effet des corticostéroïdes sur la taille des surrénales en échographie, effet de différents agents sédatifs sur l'aspect de la rate en échographie et en tomodensitométrie). Nous avons aussi déterminé que chez le chien l'imagerie par résonance magnétique de la quantité de matériel discal extradural résiduel en post-opératoire de chirurgie de hernie discale n'était pas corrélé au pronostic de récupération neurologique. Avec mon étudiante à la maîtrise, nous avons étudié la maturation morphologique du grasset équin normal en radiographie, et contrasté celle-ci avec la maturation de grassets affectés par des lésions sou-chondrales d'apparence kystique du condyle fémoral médial. Nous avons ainsi mis en évidence des différences intéressantes qui pourraient laisser présager qu'une maturation différente du grasset pourrait être reliée au développement de ces lésions. Ces projets ont été présentés en congrès internationaux et publiés dans des revues scientifiques revues par des pairs. 

Je m'intéresse aussi au volet de la radiologie interventionnelle, qui utilise des techniques minimalement invasives guidées par imagerie, ce qui contribue à une récupération relativement rapide du patient suite à la procédure, et fournit des alternatives thérapeutiques palliatives pour certaines pathologies. Ainsi, mon résident et moi sommes en train de développer un protocole d'ablation thermique hépatique par micro-ondes chez l'espèce féline. L'ablation thermique par micro-ondes est une technique minimalement invasive qui permet via l'insertion d'une sonde/antenne dans une lésion cible (par exemple tumeur ou métastase) d'y générer une température plus élevée, ce qui a pour effet de la détruire. Cette technique peut se réaliser de façon guidée par imagerie (échographie ou tomodensitométrie). Son avantage par rapport à une chirurgie classique est notamment une récupération plus rapide du patient en post-procédure. Cette technique est couramment employée en médecine humaine, par exemple pour le traitement de carcinomes hépatocellulaires, mais demeure relativement récente en médecine vétérinaire. Elle a été décrite chez le chien mais pas chez le chat. Nous anticipons donc qu'étudier la technique chez l'espèce féline permettra un élargissement de l'éventail de ses applications potentielles en médecine vétérinaire, chez de nouvelles espèces.